Histoire du village

Professeur d’histoire, Philippe Monnier, depuis des années, fouille les archives départementales à la recherche du passé des villages de la Gardonnenque. Il rétablit pour notre plus grand intérêt la mémoire de Raimond de BRIGNON et nous révèle les couleurs du blason de l’époque citée.

La terre de Brignon était située dans le vicomté de Nîmes, et à ce titre, dépendait pour le temporel de la famille des Bernard Aton, eux-mêmes vassaux des comtes de Toulouse.
Sur le plan spirituel, la paroisse faisait partie du diocèse d’Uzès mais, contrairement à Moussac par exemple, l’évêque de cette ville n’était pas le seigneur de notre village.

La seigneurie de Brignon fut confiée très tôt à la famille des Raimond, on trouve une première mention de ce nom dès 1108 dans un document intitulé « carta de la Roviera » avec l’appellation, Raimundis de Brinno. Les liens avec Nîmes sont évidents et le seigneur de Brignon devient comme certains seigneurs de notre Gardonnenque dès la fin du XIème siècle, membre de la fameuse milice des chevaliers des Arènes, qui va jouer un rôle important au sein de la cité nîmoise. Ces chevaliers des Arènes deviennent très vite des interlocuteurs incontournables dans les intrigues qui se trament autours des sphères dirigeantes nîmoises (évêques, vicomte, comte de Toulouse, consul…) si bien qu’ils finissent par obtenir en 1194, la pleine propriété de leur fief, de leur demeure aux Arènes et la vassalité directe avec le comte de Toulouse, Raymond VI, éliminant du même coup les vicomtes Bernard Aton.

Dans notre village, le grand boom démographique du XIIIème siècle a très certainement entrainé une modification des remparts, comme le montre les pierres à bossage, typique de cette période, que l’on peut apercevoir sur les murs de l’enceinte. La chapelle castrale de style roman a certainement été édifiée au XIIème siècle, peut être sur les bases d’un lieu de culte antérieur, mais rien n’a été prouvé à ce sujet. Avec le XIVème siècle, c’est le « temps des malheurs » qui commence: guerre, épidémies (peste), révoltes en tous genres, la population est décimée. Au recensement fiscal de 1384 ordonné par le pouvoir royal, on ne compte plus que 6 feux à Brignon, alors qu’il y en avait 7 fois plus au siècle précédent.

On retrouve les traces de notre seigneur lors de la Guerre de Cent-Ans, à la bataille de Poitiers le lundi 19 septembre 1356. Aux côtés du roi de France, Jean II le bon, Claude Raimond de Brignon est malgré sa bravoure, disent les textes, témoin de la terrible défaite de la chevalerie française (6000 tués), face aux anglais du « Prince Noir ». Le seigneur de Brignon échappe à la capture, synonyme de rançon, ce qui n’est pas le cas du roi. C’est peut être au début de ce siècle calamiteux que nos seigneurs se sont décidés à accorder une certaine représentativité à leur villageois Brignonnais, avec l’instauration du Consulat, comme c’est le cas à Vézénobres en 1326.

Les habitants, en réalité, les chefs de famille de plus de 25 ans élisent chaque année deux consuls qui représente la population: c’est en quelque sorte le début des libertés communales, comme à Nîmes, ce qui démontre une fois de plus les liens avec la grande cité gardoise. L’élection se déroule le jour de la Saint-Michel, le 29 septembre et peut être avons-nous eu des consuls beaucoup plus tôt, car à Nîmes, cette pratique est entrée en vigueur dès 1144. Quoiqu’il en soit cette élection annuelle donnait lieu à une cérémonie empreinte de solennité et quelques jours plus tard, c’était la remise des clefs du bourg fortifié par l’entremise du seigneur.

Voici d’ailleurs l’exemple de l’année 1487 (trace aux Archives du Gard) : « Dix -sept octobre 1487, procuration des habitants de Brignon, nommé à l’acte ». Ils élisent pour leurs procureurs et économes, Mathieu Guizot et Antoine Bérard. Remise de clefs de l’enceinte de Brignon, Pierre Foucard et Vitalis Rouvière, procureurs de l’année précédente; Mathieu Guizot et Antoine Bérard, les nouveaux procureurs ainsi que plusieurs autres habitants se rendent au château de Brignon et par devant le seigneur, Lazare Raimond de Brignon, dans la grande cour du château, en signe d’obéissance, ils lui remettent les clefs de l’enceinte (fortalicii) suivant la coutume.

Le seigneur les remet ensuite aux nouveaux procureurs qui jurent de les garder en conscience et de les rendre au seigneur à la fin de l’année ». Que dire de ce texte, si ce n’est que l’expression « suivant la coutume » montre que ces pratiques étaient, très certainement, fort anciennes et que la famille des Raimond de Brignon a accordé une représentativité bien avant le XVème siècle.

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